Martin, joli bébé

Inclure des expressions désuètes et des mots.

Martin,
Ce joli petit bébé était la coqueluche du quartier. Toutes les mamans du coin, belles ou moins belles, avaient le béguin pour ce chérubin. Il faut dire qu’il vous en mettait plein les mirettes, il ne perdait pas une occasion de faire le pitre. Sourire jusqu’aux oreilles, il avait tôt fait de vous rouler dans la farine. A dix mois, déjà, c’était un clown qui sortait d’un carton, grimaces à l’appui, il mettait dans le mille pour faire rire la galerie.
Inutile de se faire du mouron pour lui, il ne tirerait jamais le diable par la queue avec ce caractère enjoué et cette vision hilare qu’il avait de la vie !
Mais la roue tourne. Adolescent, il en pinça pour la plus belle fille du lycée. Hélas, un soir de mai, entre chien et loup, elle prit l’avion à destination d’un pays lointain. Qu’à cela ne tienne, l’océan ne serait pas un rempart infranchissable entre eux deux. Il devait aller la retrouver pour se sentir à nouveau vivre, sortir de ce tunnel dans lequel il était depuis son départ. Mazette, rester au point mort ce n’était pas son truc, à lui. Il n’allait pas en faire tout un fromage de cet océan pacifique. Il y avait belle lurette que rien ne l’arrêtait dans ses décisions, combien de fois ne lui avait-on dit qu’il était un peu toqué, qu’à force de se faire mousser auprès de ses amis, cela finirait pas lui retomber sur le nez.
Il aimait les défis, et celui-là n’était pas insurmontable, il n’attendrait pas sa majorité pour aller la rejoindre.
Il arriva dans le hall de l’aéroport de Roissy. Son regard fit le tour des lieux. Il vit la pharmacie et y entra pour acheter des comprimés contre le mal des transports, c’était une de ce points faibles, le mal de l’air !
Une fois installé dans l’avion, prêt au décollage, il se mit à rêver. Il ferma les yeux et pensa : « la suite au prochain numéro… »