Intronisation (nous avons ramassé des objets-mots en italiques- avant de nous mettre à l'écriture)

Ils sont venus nombreux. La fête bat son plein. Tout le village est réuni sur la place du marché. Le curé fait tinter sa pierre sonnante pour attirer l’attention de tous.
- Mes amis, c’est aujourd’hui que nous allons introniser le grand druide de la rivière enchantée. Avez-vous apporté les petits bâtons de vingt centimètres et les ficelles ?
Bon nombre de participants viennent déposer leur récolte aux pieds du prêtre. «  C’est bien, je pense que cela devrait suffire.  Les équipes de construction, au travail. Je ne veux voir aucun joint ou autre adhésif sur les radeaux, uniquement le bois et les cordes. Notre chef druide doit descendre les rapides sur un esquif brut, vierge de tous matériaux modernes.»
Tout le monde s’affaire. Le soleil darde ses rayons sur les corps besogneux. L’eau perle sur les peaux et  imbibe les t-shirts. De bonnes âmes viennent ravitailler les travailleurs en boisson, eau, Orangina, bière. Le pastis sera pour la fin de journée pour fêter le vainqueur. Des enfants réclament des pailles. Certains se roulent une cigarette à l’ombre d’un arbre, le temps de se rafraichir. La journée s’avance, déjà trois heures que le top départ à été donné. Il ne leur reste plus que trente minutes avant de mettre les radeaux sur l’eau. Le druide vainqueur de la course sera déclaré « grand druide » s’il parvient à remonter le courant en s’aidant de ses potions et de ses incantations. On voit alors les prétendants au titre préparer leurs mixtures. Certains prennent des œufs de merles, qu’ils mélangent à la boue de la rive, ajoutent des trèfles, du lierre et d’autres substances qu’ils sortent discrètement de leurs besaces. Mieux vaut ne pas savoir de quoi il s’agit. Tout le monde est prêt. Le signal est donné. Le curé les bénis : bon vent !