LES NOIRS LE REJET DE L’AUTRE
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LES NOIRS LE REJET DE L’AUTRE
LES NOIRS
Sortie du lycée. Il est là. Très mince, très grand, très noir. Il s’approche. M’aborde. « Voudrais-tu m’épouser ? »
- Il faudra attendre un peu, je n’ai que seize ans. !
- Dans mon pays, on peut se marier à quinze ans, je t’emmène dans mon village, au Gabon, tu seras ma première épouse, tu n’auras rien à faire…
Je prends mes jambes à mon cou. M’engouffre dans le métro. Sauvée ! Pourvu qu’il ne soit pas là demain…
LE REJET DE L’AUTRE
C’est viscéral, je ne peux pas le voir. Dès qu’il apparait à l’écran, mes yeux se ferment, mes oreilles se bouchent, mon estomac se révulse. La zapette est entré en fonction en moins d’une demi-seconde. Comme il est partout, tout le temps, j’ai essayé de me raisonner, de me contrôler, de l’écouter, de le regarder. Mon record : trente secondes. A quoi bon toutes ces tentatives, je sais ce qu’il dit, ce qu’il fait, les médias le rapportent à tout va !
La marionnette de Ben Laden, chez les guignols, arrive à me faire sourire, la sienne me fait détourner les yeux.
J’ai ma carte de donneur d’organes. S’il fallait, par quelques hasards, qu’il ait à bénéficier d’un de mes organes, mon foie, mon rein, ou ma cornée se souviendrait alors de leur aversion originelle et ce serait le rejet immédiat. Quant à savoir, si l’inverse se produisait ? Mais la question ne se pose pas. Son égo surdimensionné, même sans talonnettes, doit lui interdire de « donner »…quoique, pour son image !
Sortie du lycée. Il est là. Très mince, très grand, très noir. Il s’approche. M’aborde. « Voudrais-tu m’épouser ? »
- Il faudra attendre un peu, je n’ai que seize ans. !
- Dans mon pays, on peut se marier à quinze ans, je t’emmène dans mon village, au Gabon, tu seras ma première épouse, tu n’auras rien à faire…
Je prends mes jambes à mon cou. M’engouffre dans le métro. Sauvée ! Pourvu qu’il ne soit pas là demain…
LE REJET DE L’AUTRE
C’est viscéral, je ne peux pas le voir. Dès qu’il apparait à l’écran, mes yeux se ferment, mes oreilles se bouchent, mon estomac se révulse. La zapette est entré en fonction en moins d’une demi-seconde. Comme il est partout, tout le temps, j’ai essayé de me raisonner, de me contrôler, de l’écouter, de le regarder. Mon record : trente secondes. A quoi bon toutes ces tentatives, je sais ce qu’il dit, ce qu’il fait, les médias le rapportent à tout va !
La marionnette de Ben Laden, chez les guignols, arrive à me faire sourire, la sienne me fait détourner les yeux.
J’ai ma carte de donneur d’organes. S’il fallait, par quelques hasards, qu’il ait à bénéficier d’un de mes organes, mon foie, mon rein, ou ma cornée se souviendrait alors de leur aversion originelle et ce serait le rejet immédiat. Quant à savoir, si l’inverse se produisait ? Mais la question ne se pose pas. Son égo surdimensionné, même sans talonnettes, doit lui interdire de « donner »…quoique, pour son image !
claudine- Messages : 110
Date d'inscription : 16/03/2010
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